Source: Carole Thibaudeau. Tiré du journal Le Soleil, Cahier spécial No. 8, Le plaisir de vivre, Octobre 98.
Viktor Frankl a mis au point une approche de psychothérapie qu’il a baptisée la «logothérapie». (Logos en grec signifie raison.) Dans cette approche, la responsabilité est considérée comme l’essence même de l’existence humaine.
En logothérapie, le thérapeute essaie de faire valoir à son patient quelles sont ses responsabilités. C’est à lui de choisir ce dont il veut être responsable, envers quoi ou envers qui. C’est pourquoi le logothérapeute est moins porté que le thérapeute traditionnel à imposer ses valeurs à ses patients, car il n’accepte pas de prendre la responsabilité à leur place.
Une bonne façon de se mettre dans l’ambiance «logothérapie» consiste à vivre comme si c’était la seconde fois qu’on s’apprêtait à faire les mêmes erreurs. «Imaginez que le présent est le passé, et que vous avez le pouvoir de changer le passé», propose Frankl. On se trouve ainsi confronté au caractère limité de la vie et au caractère irrévocable de ce qu’on fait de sa vie et de soi-même.
Selon la logothérapie, on peut découvrir le sens de sa vie de trois façons différentes.
Premièrement: à travers une oeuvre ou une bonne action.
Deuxièmement: en faisant l’expérience de quelque chose ou de quelqu’un. Ce peut être l’expérience de la bonté, de la vérité, de la beauté, par exemple prendre contact avec la nature ou avec une certaine culture ou ce qui est encore mieux, de connaître le caractère unique d’un être humain à travers l’amour.
La troisième façon de trouver un sens à sa vie réside dans l’attitude à prendre devant une souffrance inévitable. Placé dans une situation désespérée, il reste encore à l’être humain la liberté de choisir l’attitude à prendre: mourir dans la dignité, assumer ses souffrances. «Lorsqu’on ne peut modifier une situation, un cancer incurable, par exemple, on n’a d’autre choix que de se transformer.
«La souffrance n’est pas nécessaire pour trouver un sens à sa vie. Mais on peut trouver ce sens même à travers la souffrance, si celle-ci est inévitable. Si elle ne l’est pas, toutefois, il faudrait en éliminer la cause, qu’elle soit psychologique, biologique ou politique. Accepter de souffrir inutilement relève du masochisme plus que de l’héroïsme. Mais accepter de souffrir avec courage conserve à sa vie son sens jusqu’au dernier moment.
Le calendrier
«Je ne me lasse jamais de répéter que les seuls aspects transitoires de la vie sont ceux qui sont à l’état potentiel, écrit Viktor Frankl. Actualisés, ils deviennent réalité et ils sont préservés dans le passé où ils sont conservés à jamais.»
Frankl raconte la métaphore du calendrier.
Le pessimiste ressemble à l’homme qui voit avec tristesse son calendrier s’amincir de jour en jour. Par contre, la personne qui aborde avec enthousiasme les problèmes de la vie ressemble à l’homme qui range soigneusement les feuilles de son calendrier après avoir griffonné quelques notes à l’endos. Il peut se pencher avec joie et fierté sur toute la richesse contenue dans ces feuilles.
Que lui importe de vieillir? Pourquoi regretter sa jeunesse? Il est pleinement conscient de la richesse de son passé, qui contient non seulement la réalité du travail accompli et de ses amours, mais aussi de ses souffrances bravement affrontées. C’est encore de ses souffrances qu’il est le plus fier, même si elles ne peuvent pas inspirer l’envie.
Suis ton coeur, pour que ton visage brille durant le temps de ta vie Plathotep
Qui je suis...
mercredi 13 janvier 2010
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